Vous êtes-vous déjà attardés sur ce magnifique moteur de recherche qu’est Google Street View ? Après avoir cherché votre maison, votre travail, votre ancienne école, vous vous êtes probablement permis un petit voyage à l’étranger, sans bouger de votre chaise ? Peut-être avez-vous cherché les images les plus improbables possibles ? Figurez-vous que Jon Rafman aussi.
Cet artiste canadien en a d’ailleurs fait un site internet, et un livre publié en 2011 (que je vous conseille). (Grandement). Jon Rafman voyage –virtuellement- depuis plus de trois ans à la recherche d’images insolites, inattendues, surprenantes, absurdes, capturées sur Google street view par les « neuf yeux » objectifs de la fameuse voiture que vous avez peut-être déjà vu passer.
Le plus fascinant dans ce travail, c’est l’objectivité absolue des images, prises sur le vif, en dehors de toute contextualisation. Que fait ce bébé tout seul, par terre ? Pourquoi cet enfant se cache-t-il derrière cette poubelle ? Et ce corps dans cette camionnette, est-il toujours vivant ? En vérité on ne saura jamais la réponse, et ce qui fait la force de l’œuvre. Les plus artistes d’entre nous pourront se poser une autre question : peut-on considérer le fait de récolter des imprim écran d’un moteur de recherche comme de l’art ? Du photojournalisme ? Est-ce là l’objectivité absolue ? Bref, je m’égare dans un domaine que je ne maitrise pas. Voici plutôt un extrait choisi. Mais, surtout, visitez son travail.
Jon Rafman n’est pas le seul à se servir de cette fonctionnalité de Google dans son travail artistique. Citons également Pablo Cirio qui travaille autour de l’utilisation des technologies par nous autres, les humains. Son crédo pour ce projet intitulé « Street Ghosts » (2012) : imprimer à taille réelle les silhouettes de personnes capturées par la voiture de Google Street View et les replacer dans leur environnement. L’objectif : interroger l’appropriation par Google de nos données personnelles. Vous pouvez suivre son parcours en vous rendant sur son site internet.
Tre Baker, lui, transforme des scènes cultes de films en leur intégrant les éléments typiques de Google Street View. Bon, son site ne semble plus fonctionner, mais on vous a tout de même trouvé quelques extraits :
Forest Gump
The Dark Knight
Star Wars
Allez, bon voyage.
« The Nine Eyes of Google Street View », Editions Jean Boîte, 27 petits euros
Sources : Konbini, Gofobo, Libération, Éditions Jean Boîte
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